L’année 2025 ne représente pas simplement une évolution dans le monde automobile : elle marque une véritable rupture. Après plus d’un siècle de domination incontestée, le moteur thermique voit progressivement son rôle se réduire au profit des motorisations hybrides et électriques.
Comme le montrent de nombreuses analyses spécialisées, ainsi que plusieurs ressources techniques utilisées quotidiennement par les automobilistes — par exemple des guides pratiques comme boite fusible clio 3, qui illustrent la complexité croissante des systèmes électroniques et des composants internes des véhicules modernes — cette transition n’est pas seulement dictée par la réglementation ou par les impératifs environnementaux ; elle s’accompagne également de défaillances techniques majeures, de vastes campagnes de rappels et du retrait définitif de moteurs qui avaient longtemps occupé une place centrale chez de nombreux constructeurs.
Les ingénieurs et experts du secteur suivent ce phénomène avec une grande attention : derrière chaque rappel ou retrait se cache en effet un enjeu industriel, une vulnérabilité structurelle ou un choix stratégique révélateur de l’avenir des groupes motopropulseurs à l’échelle mondiale.

La stratégie Stellantis: fin du 1.5 BlueHDi et du 1.2 PureTech
Parmi les constructeurs les plus engagés dans cette transition, Stellantis occupe une place de premier plan. Le groupe a confirmé que la production du 1.5 BlueHDi cessera définitivement le 1er novembre 2025 dans l’usine de Douvrin, avant que le 1.2 PureTech ne suive en 2026.
Il ne s’agit pas d’une décision isolée mais d’un repositionnement global: Stellantis veut réduire drastiquement la part de moteurs thermiques, concentrer ses ressources de développement sur les hybrides légers, les hybrides rechargeables et les plateformes électriques STLA.
Cette fin de cycle intervient au moment où le PureTech et le BlueHDi sont confrontés à leurs dernières difficultés. Les moteurs PureTech EB Gen3 (2023–2025) ont connu plusieurs dysfonctionnements, notamment sur des éléments de distribution et certains systèmes d’injection, conduisant à des campagnes de rappel ciblées. Ces anomalies ne remettent pas en cause la conception fondamentale du moteur, mais montrent qu’il arrive à la limite de son évolution technique.
Pour le 1.5 BlueHDi, la situation est encore plus symbolique. Une prise en charge exceptionnelle de 10 ans / 150 000 miles a été annoncée pour des problèmes d’usure prématurée de chaîne, un signe clair que Stellantis cherche à accompagner la fin de vie du moteur tout en limitant les litiges et les risques pour les utilisateurs. La progression vers l’arrêt complet suggère qu’un nouveau cycle technique s’ouvrira sans diesel polyvalent de moyenne cylindrée.
Lamborghini abandonne le V10 atmosphérique: un symbole du changement d’époque
Si l’abandon de moteurs compacts dans la grande série peut sembler logique, la véritable rupture émotionnelle vient de secteurs où l’on pensait la combustion interne protégée: celui des supercars. En 2025, Lamborghini retire définitivement son mythique V10 atmosphérique, moteur emblématique de la Huracán, capable de dépasser 639 ch sans suralimentation. Ce moteur représentait l’essence même de la mécanique italienne: pureté de la montée en régime, absence d’assistance artificielle, signature sonore incomparable.
Lui succède sur la nouvelle Temerario un tout nouveau V8 biturbo hybride plug-in, conçu pour répondre au double impératif: puissance extrême et réduction des émissions. Le choix illustre parfaitement la mutation fondamentale du secteur: même les supercars, bastions historiques de la combustion interne, adoptent désormais des architectures hybrides capables de combiner couple électrique instantané et puissance thermique concentrée.
Pour les ingénieurs, ce remplacement ouvre une nouvelle ère: celle où la performance ne dépend plus uniquement d’un moteur thermique, mais d’une orchestration étroite entre software, électrification et gestion thermique hybride.
Des rappels moteurs qui révèlent des fragilités structurelles
Au-delà des fins de production programmées, 2025 restera marquée par plusieurs rappels massifs. Ceux-ci mettent en lumière les difficultés auxquels les constructeurs font face dans la maîtrise des lignes de production, qu’il s’agisse de blocs thermiques classiques ou de groupes hybrides plus complexes.
Le rappel critique de Stellantis: contamination interne et risque d’incendie
Le plus grave d’entre eux concerne Stellantis, qui a dû rappeler 112 859 véhicules équipés de moteurs électrifiés, principalement des Jeep Grand Cherokee et Wrangler 4xe.
Des particules de sable et des résidus issus du moulage des blocs moteur ont été retrouvés à l’intérieur de certains ensembles, entraînant:
- perte soudaine de propulsion,
- grippage interne,
- risque d’incendie moteur.
Ce type de défaut est révélateur de la difficulté à stabiliser des chaînes de production où coexistent des technologies thermiques, hybrides et haute tension. Une contamination au stade du moulage est rare, mais ses conséquences sont catastrophiques car elle affecte la durabilité structurelle du bloc.
GM et la défaillance interne du V8 6.2L
General Motors, quant à lui, a rappelé près de 600 000 moteurs V8 montés sur pick-ups et SUV.
Le problème concerne des défauts de bielle et de vilebrequin, susceptibles de provoquer une rupture interne et la destruction du moteur.
Dans le domaine de la haute cylindrée américaine, cette défaillance est particulièrement sensible: elle touche des architectures réputées robustes et met en question la cohérence des tolérances d’usinage sur de larges volumes.
Honda: quand le software devient la nouvelle source de panne
Honda a procédé à des rappels majeurs touchant les systèmes d’injection des Honda Pilot et Acura MDX, non pas pour un défaut mécanique, mais pour un problème logiciel. Un bug dans la stratégie d’injection peut provoquer un arrêt moteur en pleine charge, montrant que le logiciel devient, dans les architectures modernes, un “composant” aussi critique que l’injecteur lui-même.
Ce que ces phénomènes disent du futur du moteur
Pris isolément, chaque retrait ou rappel pourrait passer pour un épisode ponctuel.
Pris ensemble, ils dessinent une tendance nette: le moteur thermique arrive à la fin de sa logique industrielle dominante.
Trois constats s’imposent:
1. Les moteurs thermiques “universels” ne seront plus renouvelés.
L’arrêt du 1.5 BlueHDi et du 1.2 PureTech signifie que les moteurs généralistes tendent à disparaître, remplacés par des hybrides légers ou des électriques modulaires.
2. Les moteurs thermiques de prestige deviennent hybrides.
Le basculement du V10 vers un V8 PHEV chez Lamborghini montre que l’électrification devient une composante de performance, pas seulement de conformité environnementale.
3. Les rappels révèlent une complexité croissante.
La coexistence de systèmes haute pression, d’électronique avancée et de lignes mixtes (thermique + HV) augmente la probabilité d’incidents critiques.
Pour les ingénieurs motoristes, cela signifie que les compétences doivent évoluer: moins de mécanique “pure”, davantage de compréhension des architectures hybrides, des stratégies de software moteur et des interactions thermiques complexes.
L’année 2025 apparaît comme une charnière historique.
Les moteurs thermiques ne disparaissent pas immédiatement, mais ils quittent progressivement le cœur des stratégies industrielles. Entre les retraits de production, les rappels majeurs et l’arrivée de groupes motopropulseurs hybrides sophistiqués, l’industrie automobile confirme que la combustion interne ne sera plus la norme mais l’exception.
Pour les experts, cette transition exige une requalification technique profonde. Les architectures hybrides et électriques ne remplacent pas seulement un moteur: elles réécrivent le rôle même du groupe motopropulseur, entre électronique, software, gestion thermique et mécanique de haute précision.
